Le pacte de filière n’est pas satisfaisant, les meuniers d’Aifo ont dit non

12 mai 2017

Toutes les entreprises italiennes restent ancrées et dépendent des prix de la place de Bari qui décide de la tendance du marché. Comme en témoigne l’évolution des prix de ces dernières semaines, on laisse le monde de l’huile d’olive dans les mains des spéculateurs.

On a beaucoup fait, mais pas tout.

Le pacte de la filière signé par les associations de la catégorie établissant une prime de 40 centimes par kilo (par rapport au prix de la place de Bari) n’est pas satisfaisant et ne représente certainement pas un pas en avant pour résoudre les problèmes du secteur.

Il est désormais évident que le véritable problème du secteur oléicole-oléique est l’instabilité extrême des prix, aussi bien en positif qu’en négatif. Et nous avons pu le constater aussi bien en suivant la dynamique des prix de l’année passée que lors des semaines de la campagne oléique encore en cours.

Les meuniers ont été contraints de devenir des courtiers financiers prenant tous les risques économiques en découlant. Des phénomènes de spéculation se sont créés et continuent de se créer en augmentant exponentiellement les risques pour les entreprises moulin, en particulier pendant une période de resserrement du crédit.

C’est un cercle vicieux. La spéculation sur le prix de l’huile pousse les banques à être plus prudentes dans l’octroi de prêts, les entreprises peuvent se trouver plus facilement dans la détresse financière les voyant contraintes de signer des contrats de vente à des conditions étouffantes, pénalisant le marché.

La prime, telle que formulée par le pacte de filière, ne résout pas le problème, au contraire elle risque de l’aggraver.

Toutes les entreprises italiennes restent ancrées et dépendent des prix de la place de Bari qui décide de la tendance du marché. En d’autres termes, on laisse le monde de l’huile d’olive dans les mains des spéculateurs !

Ce que j’affirme est confirmé par la preuve de la tendance de la dernière période qui a vu l’effondrement des prix de plus de 20 % en une seule semaine.

Comme Aifo l’a toujours soutenu, pour donner une certitude au secteur, il était nécessaire, au contraire, de créer un prix de référence, comme c’est déjà le cas depuis longtemps et avec succès dans le secteur du lait, du blé et des tomates.

C’est seulement avec un prix de référence, résultat d’un compromis entre les différents acteurs de la filière, qu’on aurait pu et dû lutter contre la spéculation, en donnant ainsi des certitudes aux entrepreneurs et en créant les conditions pour un nouvel élan pour les investissements et la croissance du secteur.

Depuis des années, je soutiens l’idée et l’importance de créer des accords équitables entre les entreprises de la production et du commerce oléique, en prenant comme garant les associations de la catégorie. Des contrats d’approvisionnement similaires, à des prix préfixés, stabiliseraient le marché et donneraient une solidité économico-financière aux entreprises qui pourraient avoir un accès plus facile au crédit bancaire. Cela créerait une atmosphère positive réelle, concrète, dynamique et constructive pour une relance nationale de l’oléiculture.

J’ai du mal à comprendre pourquoi on n’a pas voulu suivre l’exemple d’autres filières alimentaires en fixant, par exemple, un prix aux alentours des 4,20/4,40 euros/kg pour l’huile d’olive vierge extra italienne de qualité.

Nous savons cependant certainement qu’à ces conditions, Aifo ne peut pas s’engager à signer un pacte de filière qui risque de devenir un boomerang pour les entreprises italiennes et n’est pas en mesure d’éliminer les dégâts spéculatifs évidents qui affectent et endommagent le secteur oléique.

 

de Piero Gonnelli